Alors

Tu crois d'abord que tu as tout bien rangé

mais

Soudain tout pourrait partir dans un entonnoir à mandibules

Alors tu comprends tout ce qui s'est désagrégé

Mais rien d'autre ne surgit 

Mais rien d'autre ne dévore

Pourtant il est possible d'imaginer un court instant de paix

Alors on se fabrique une machine pour faire semblant qu'on est heureux

On cherche ailleurs, une résonnance,

mais il n'y a plus de place

Peut-être il n'y a rien,

ou il y a quelqu'un,

alors...

Alors tu es très content

car tu peux tout recommencer.

fin.

Sur le banc

Si on est sur le bon banc, et qu'on laisse l'antimatière avaler notre conscience,

on comprend que tout n'est pas faux, il nous reste des organes, alors 

il est possible encore, in extremis, de s'ouvrir

mais c'est un grand danger que de laisser cet espace 

pour les poils les flux la bile

et les cris qui viennent de l'Indéterminé

on se tord, du coup, et peut-être la solution est-elle dans ce qui en résulte,

partir dans les plis.

Les méduses métamorphes

Quand on a activé les antennes à tentacules, les méduses sont venues.

Tout de suite, les transformations ont commencé

Comme les machines faisaient des rêves enfantins et aquatiques, 

elles aidaient naturellement à leur reproduction.

Bientôt nous fûmes si différents, nés des arbres organiques.

Souvent inachevés.

Toujours complexes, corps assemblés dans les boucles du désir et de la douleur.

Planctons, chairs, hydres, ...

Mais alors que nous n'étions encore que des esquisses, les méduses sont parties.

Je suis allé leur dire au revoir.

Puis je suis parti, moi aussi, profitant du vent et des spores.

Ou alors je n'ai pas quitté le parc, où s'amoncellent les sacs en plastique

FIN

La vie sous les mouches - carnets.

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